“Avec tout ce qui m’est arrivé, comment voulez-vous que je m’en sorte ?” …
Quelques réponses possibles :
1.“C’est votre fardeau à vie, c’est foutu”
2.“N’y pensez plus, pensez à autre chose ”
#nepasypensernepasypenser&serappelerdenepasypensermincej’ypense
3. “Faites en une force et aidez les autres à se sortir de situations similaires”
Qui ne s’est pas retrouvé face à ces questionnements ? Que faire quand nos pensées mettent tous leurs efforts à nous faire croire que c’est foutu… et si on voulait essayer quand même ?
La thérapie d’Acceptation et d’Engagement permet la prise de distance par rapport à ces pensées, de “lâcher la corde” et on a alors la possibilité d’avancer, d’apprendre à cuisiner avec nos casseroles.
Quelles que soient les casseroles que je traîne, je peux les utiliser pour cuisiner d’incroyables recettes. Je peux aussi rater complètement mon plat, mais au moins, j’aurai agi, je serai dans l’action. Et surtout, je peux également cuisiner de bons petits plats à partager avec les autres.
L’idée est de voir nos erreurs, nos parents dysfonctionnels, nos expériences douloureuses, non plus comme une fatalité mais comme une opportunité d’apprendre, de se connaître davantage, de savoir ce qui compte vraiment pour nous. Pas facile, on est bien d’accord. Là encore nos pensées, nos jugements, nos peurs nous empêcheront parfois d’avancer, surtout si on pense qu’échouer est une irréparable et impardonnable erreur.
Mais si on s’accorde un peu de cette compassion que nous avons pour les autres, si on arrive à se dire comme Nelson Mandela “Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends”, que “l’échec est le début de la réussite” (Claude Lelouch) alors on peut avancer vers une vie basée sur nos valeurs, où ce qui compte vraiment est d’essayer de tirer le meilleur de chacune de nos expériences de vie, de nos casseroles.
Carol Dweck soutient que le succès s’explique surtout par le type de croyance que nous avons. Certains d’entre nous sont persuadés que nos facultés sont inscrites dans le marbre une fois pour toutes (on parle d’avoir un état d’esprit fixe (fixed mindset) alors que d’autres pensent que ces mêmes facultés peuvent être cultivées et acquièrent alors un “état d’esprit de développement” (growth mindset).
Cela s’applique aussi en thérapie, on a le droit de ne pas y arriver du premier coup, d’avoir du mal à se lancer. Le thérapeute et le patient, en acquérant un “Growth Mindset”, n’ont plus la pression de réussir et peuvent alors juste oser.
Ainsi, il reste toujours le choix de s’appuyer sur ses expériences douloureuses pour se sublimer et avancer vers une vie en accord avec nos valeurs. Essayer, échouer, se relever, recommencer, apprendre, partager… surfer sur la vague au lieu de se la prendre en pleine face et se rappeler que parfois on n’y arrive pas, ou plutôt, on n’y arrive pas.. “encore” : ce petit mot qui fait toute la différence…